Au courant des dernières semaines, l’équipe de Muclitech s’est donné l’objectif de mieux comprendre les défis auxquels font face les producteurs en environnement contrôlé; soit une champignonnière, une ferme d’insectes, une ferme maraîchère intérieure ou une production de cannabis. Cet article résume les cinq problèmes courants les plus vécus par les agricultrices et les agriculteurs interviewés.

1. Les coûts énergétiques élevés

Selon les intervenants, les coûts en énergie peuvent représenter entre 6% et 28% des coûts d’opération annuels. L’écart dépend du type de production et de la source d’énergie utilisée. Alors que l’éclairage est normalement l’activité la plus énergivore (jusqu’à 69,9% des coûts en énergie), les systèmes CVCA (chauffage, ventilation et conditionnement de l’air) comptent pour environ 28% de la facture en énergie. Considérant qu’en agriculture, les marges de profit sont déjà faibles, il est facile de comprendre pourquoi l’efficacité énergétique des équipements est une préoccupation majeure chez les producteurs agricoles!

2. La gestion des maladies

Bien que l’agriculture en environnement contrôlé permette de réduire et même d’éliminer l’utilisation de pesticides, il est certain que tôt ou tard les agriculteurs feront face à des problèmes de maladies parasitaires, de moisissures, d’insectes nuisibles ainsi qu’à d’autres défis phytosanitaires. La lutte contre les maladies risquant d’anéantir une récolte au complet nécessite une vigilance constante, une grande somme d’argent et beaucoup de temps. Afin de contrôler ces risques, l’agriculteur doit établir des protocoles de manipulation strictes, passer son temps à stériliser les équipements et surveiller de près les intrants. De plus, nous avons constaté que l’entretien des préfiltres et filtres est souvent contraignant, car il faut régulièrement nettoyer et changer ceux-ci pour assurer une certaine qualité de l’air. Négliger l’entretien des préfiltres et des filtres provoque une baisse d’efficacité et même le bris de certains équipements CVAC, puisqu’ils peuvent rapidement être obstrués par de la fine poussière, des insectes ou des spores.

3. La gestion de l’humidité

Avoir le bon taux d’humidité dans un espace clos n’est pas une tâche facile. Certaines productions (légumes, feuilles, maraîchage, insectes) ont des besoins élevés de déshumidification alors que d’autres (champignons, germinations) doivent humidifier. Non seulement il est difficile d’obtenir et de maintenir le taux d’humidité optimal mais en plus, ces procédés peuvent représenter des coûts d’opération élevés. À cela, il faut ajouter la difficulté à bien établir le dimensionnement des équipements nécessaires à la gestion de l’humidité, puisque certaines variables (transpiration des plantes, impact des intrants, irrigation, VPD) nécessitent une expertise particulière. De plus, les producteurs agricoles nous ont révélé que la plupart des équipements CVAC et des sondes disponibles sur le marché ne fonctionnent pas adéquatement dans des environnements où le taux d’humidité est élevé. En effet, la plupart des équipement CVCA utilisés par les producteurs agricoles ont été conçus pour générer un climat confortable pour les humains. Leur utilisation à des fins agricoles engendre une usure prématurée, des bris, des coûts de remplacement et par conséquent, une baisse de productivité.

4. Le manque d’uniformité du climat

Les agriculteurs en environnement contrôlé souhaitent en général bénéficier d’un climat relativement stable dans le temps et uniforme dans l’espace. Cependant, les conditions climatiques extérieures, le changement de saison ou le mauvais fonctionnement d’un équipement peuvent causer des variations importantes dans le lieu de culture. De plus, tous les producteurs agricoles en milieu clos ont vécu des problèmes de microclimat malgré une ventilation adéquate. Cette problématique est particulièrement présente dans l’agriculture verticale à haute densité. Le manque d’uniformité du climat dans l’espace (effet de bordure, rang de garde, zone trop humide ou pas assez, etc.) cause une baisse de productivité par mètre carré, un des indicateurs de performance les plus importants dans ce secteur. La conception et le positionnement des équipements CVCA communément utilisés ne facilitent pas la gestion précise du climat dans le temps et dans l’espace parce qu’il est nécessaire de déplacer de grandes masses d’air dans un endroit souvent exigu et plein d’obstacles. À l’inverse, certains agriculteurs veulent recréer des zones climatiques distinctes pour optimiser la croissance de leurs végétaux ou de leurs insectes. Encore une fois, la conception et le positionnement des équipements CVCA actuels limitent les possibilités de générer et de contrôler des zones climatiques distinctes.

5. La difficulté d’avoir un système de gestion du climat qui répond aux besoins de l’agriculteur

L’acquisition d’un système CVCA peut représenter 25% de l’investissement initial pour un projet d’agriculture en environnement contrôlé. Bien qu’il existe des subventions gouvernementales et des incitatifs fiscaux pour ce type d’investissement, beaucoup d’organisations hésitent à se lancer dans l’achat d’un système de gestion du climat. Un tel investissement nécessite une réflexion approfondie; un bon entrepreneur voudra connaître le retour sur investissement (ROI). Malheureusement, il y a peu d’entreprises agricoles qui bénéficient suffisamment de connaissances en mécanique du bâtiment pour prendre une décision éclairée. De plus, avec l’unicité de chaque projet, il est difficile de calculer avec certitude le ROI en admettant qu’une meilleure gestion du climat permet d’accroître le rendement agricole tout en réduisant les coûts en énergie. C’est pourquoi plusieurs entreprises optent plutôt pour une solution alternative et usent d’ingéniosité en développant des solutions artisanales qui ne sont souvent pas optimales. Ces solutions peuvent convenir pour un moment, mais rapidement, les agriculteurs voient les limites et les inconvénients de ne pas avoir un système de gestion du climat performant. Parmi les problèmes relevés, notons la fiabilité des équipements, leur efficacité énergétique, la possibilité de planifier et de contrôler à distance le système ainsi que l’absence de système d’alarme qui alerte le producteur en cas d’imprévus. Pour les entreprises en croissance qui cherchent toujours à augmenter leur productivité tout en améliorant leur qualité de vie, ces problèmes deviennent rapidement des obstacles majeurs au développement des affaires.

Dans un prochain article, l’équipe de Muclitech vous partagera comment, grâce à sa technologie, elle entend remédier aux problèmes vécus par les producteurs agricoles en environnement contrôlé.